Sur les réseaux sociaux, ces charlatans qui empoisonnent le débat climatique
Ils ont déclaré la guerre à la science. Et leurs armes ? La haine, le mensonge et l'intimidation systématique de tous ceux qui osent dire la vérité sur le climat.
Nous assistons à un phénomène aussi révoltant qu'inquiétant : l'émergence d'une violence organisée contre les scientifiques du climat. Partout en France, des météorologues, des climatologues, des chercheurs subissent des campagnes de harcèlement d'une rare virulence.
Leur crime ?
Faire leur métier. Analyser les données. Expliquer la réalité du dérèglement climatique avec des faits et des preuves.
Cette offensive contre la connaissance n'est pas le fruit du hasard. Elle répond à une logique implacable : plus la science progresse, plus elle apporte de preuves irréfutables du réchauffement climatique et de ses conséquences, plus les climatosceptiques se radicalisent. Incapables de contrer les arguments scientifiques, ils s'attaquent directement aux messagers.
Car voilà bien le paradoxe de notre époque : nous vivons dans une société où l'information n'a jamais été aussi accessible, où les données climatiques n'ont jamais été aussi précises, et pourtant, une frange de la population préfère s'enfermer dans le déni le plus total.
Pire, elle transforme ce déni en croisade haineuse contre ceux qui détiennent le savoir.
Cette violence intellectuelle puise ses racines dans un terreau fertile : la défiance généralisée envers les institutions, l'expertise et la science. Mais c'est sur les réseaux sociaux que cette haine a trouvé son terrain de jeu idéal.
Twitter, Facebook, TikTok et consorts sont devenus de véritables égouts à ciel ouvert où déferle quotidiennement un torrent de mensonges climatiques.
Ces plateformes, censées connecter l'humanité, ont créé des monstres. Elles offrent aux climatosceptiques les plus virulents une caisse de résonance planétaire, un anonymat protecteur et des algorithmes complaisants qui amplifient leurs délires.
Résultat : les théories les plus farfelues se propagent à la vitesse de la lumière, trouvant instantanément leur public de crédules et de haineux.
Les réseaux sociaux ont transformé chaque ignorant en expert, chaque complotiste en lanceur d'alerte. Ils permettent à n'importe quel illuminé de défier des décennies de recherche scientifique depuis son canapé, avec la même visibilité qu'un prix Nobel.
Cette démocratisation de la parole publique, en soi louable, a eu un effet pervers majeur : elle a aboli la hiérarchie du savoir.
Plus grave encore, ces plateformes laissent prospérer en toute impunité les campagnes de harcèlement coordonnées. Des meutes de climatosceptiques s'abattent sur les scientifiques, les submergeant de messages haineux, de menaces, d'insultes. Et que font les géants du numérique ? Ils ferment les yeux, invoquent la liberté d'expression tout en empochant les profits publicitaires générés par cette violence digitale.
Le climato-scepticisme s'est ainsi mué en véritable religion alternative, avec ses dogmes, ses grands prêtres influenceurs et ses fidèles prêts à en découdre avec les mécréants scientifiques.
L'influence des mouvements conspirationnistes internationaux n'est pas étrangère à cette radicalisation.
Des États-Unis à l'Europe, les mêmes mécanismes sont à l'œuvre : désinformation massive, campagnes coordonnées, harcèlement ciblé des scientifiques. Le climato-scepticisme est devenu l'un des piliers de ces mouvements qui font du rejet de la science leur fonds de commerce.
Face à cette offensive, les scientifiques se retrouvent seuls. Formés pour chercher, analyser, transmettre, ils découvrent brutalement qu'exercer leur métier peut les exposer à des menaces, des insultes, des attaques personnelles d'une violence inouïe.
Certains finissent par se taire, d'autres par fuir, beaucoup par craquer sous la pression.
Où sont nos responsables politiques dans cette bataille ? Trop souvent aux abonnés absents, quand ils ne flirtent pas eux-mêmes avec les thèses climatosceptiques pour des raisons électoralistes.
Cette lâcheté collective face à l'obscurantisme militant est un véritable scandale démocratique !
Derrière ces attaques contre les scientifiques du climat se cache un projet plus vaste de destruction de la pensée rationnelle. Si nous laissons faire, c'est l'ensemble de notre capacité collective à comprendre le monde qui sera menacée.
Après les climatologues, ce seront les épidémiologistes, les économistes, tous ceux dont l'expertise dérange les certitudes des ignorants militants.
Cette guerre contre la science s'accompagne d'une stratégie perverse orchestrée depuis les réseaux sociaux : présenter le débat comme équilibré entre deux opinions égales.
D'un côté, des milliers de chercheurs du monde entier, armés de décennies d'études, de modèles sophistiqués, de données convergentes. De l'autre, quelques influenceurs climatosceptiques brandissant des graphiques bidouillés et des théories fumeuses depuis leur chaîne YouTube ou leur compte Twitter.
Mais pour les algorithmes et leurs victimes, tout se vaut. La vérité scientifique n'est qu'un contenu parmi d'autres dans le flux infini des réseaux.
Les plateformes numériques ont créé une économie de l'attention où le sensationnel l'emporte sur le factuel, où le spectacle prime sur la vérité. Un climatologue qui explique patiemment l'évolution des températures ne fera jamais autant de vues qu'un complotiste qui hurle que tout est faux.
Cette logique marchande du buzz a transformé le débat climatique en foire d'empoigne numérique où les charlatans ont pris le pouvoir.
Cette relativisation de la connaissance est un poison démocratique. Elle ouvre la voie à tous les populismes, à tous les mensonges, à toutes les manipulations. Quand la distinction entre vrai et faux s'estompe, quand l'expertise est discréditée, c'est la possibilité même d'un débat démocratique éclairé qui disparaît.
Face à cette offensive obscurantiste amplifiée par des réseaux sociaux en roue libre, la riposte doit être ferme et coordonnée. Il faut protéger les scientifiques, poursuivre les harceleurs, mais aussi contraindre les plateformes numériques à assumer leurs responsabilités. Elles continuent à jouer les innocentes, prétendant n'être que de simples hébergeurs neutres.
Pur mensonge ! Elles sont devenues les premiers diffuseurs de désinformation climatique au monde.
Il est temps d'exiger de ces géants du numérique qu'ils cessent de monétiser l'ignorance et la haine. Leurs algorithmes doivent privilégier les sources scientifiques fiables plutôt que les contenus les plus polémiques. Leurs modérateurs doivent enfin sévir contre les campagnes de harcèlement coordonnées. Et leurs dirigeants doivent comprendre qu'ils portent une responsabilité écrasante dans la crise climatique actuelle : en laissant prospérer le déni, ils retardent les actions nécessaires pour sauver la planète.
Le climato-scepticisme n'est pas un point de vue respectable. C'est un déni de réalité qui met en danger notre avenir collectif.
Ceux qui le propagent ne sont pas des résistants héroïques face au système. Ce sont les idiots utiles d'intérêts économiques qui ont tout à perdre de la transition écologique.
La science dérange ? Parfait. C'est exactement son rôle. Mais qu'elle soit contrainte de se défendre contre l'ignorance armée, voilà qui devrait tous nous révolter. Car céder sur ce terrain, c'est accepter que l'obscurantisme dicte sa loi.
Et cela, dans une démocratie digne de ce nom, c'est simplement inacceptable.
Désolé Paul mais là, vous biaisez la réalité. Oui il y a polémique, mais il y a polémique entre chercheurs et scientifiques à la base. Les rapports du giec si vous prenez le temps de les lire disent à la fois une chose et son contraire, et comme vous le savez, le GIEC est un organisme inter-gouvernemental qui sélectionne une ligne éditoriale qu’ils présentent aux gouvernements. Par ailleurs toutes les études ne sont pas appréhendée à 360 degrés , mais catégories par catégories. Enfin, et le sujet serait long à développer, la réalité scientifique de notre compréhension de la planète n’est que partielle en plus d’être parfois partiale. La science ne tient compte que de ce qu’elle voit mais pas de l’immatériel. Et le “vivant” est principalement de l’immatériel. En revanche votre article a raison sur la violence. Mais cela vaut pour tous les sujets. Pour tous les domaines de compétences, et les journalistes n’échappent à pas à la règle, la preuve avec soit le Covid , la guerre en Russie, Israël l’Iran etc…