Grâce présidentielle en Algérie : l'écrivain Boualem Sansal parmi les bénéficiaires ?
Plus de 2400 détenus graciés par la présidence algérienne : un geste exceptionnel entre Noël et le Nouvel An, hors des fêtes religieuses musulmanes.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné, ce mercredi, des mesures de grâce présidentielle concernant 2 471 détenus, selon un communiqué de la Présidence de la République.
Une mesure d’apaisement d’une ampleur inhabituelle, accompagnée d’une annonce plus discrète : la libération de huit détenus en attente de jugement, sans détails supplémentaires.
Selon des informations obtenues par le site Mondafrique, l’écrivain algérien Boualem Sansal, 75 ans, pourrait être parmi ces bénéficiaires, bien que son nom ne figure pas explicitement dans les documents officiels.
Incarcéré depuis mi-novembre et poursuivi sous l’accusation de “terrorisme” en vertu de l’article 87 bis du code pénal, l’écrivain franco-algérien encourt la réclusion à perpétuité.
Cette grâce éventuelle intervient après une mobilisation internationale intense, notamment en France, en Allemagne, au Danemark et en Italie.
Une arrestation controversée
Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre dernier à l’aéroport d’Alger. Les autorités algériennes l’accusent d’avoir tenu des propos remettant en cause l’intégrité territoriale de l’Algérie dans une interview accordée au média français d’extrême-droite Frontières. Il aurait notamment soutenu la thèse marocaine selon laquelle l’Algérie aurait bénéficié d’un découpage territorial favorable sous l’ère coloniale, tout en critiquant sévèrement le régime en place.
Depuis son arrestation, l’écrivain a été incarcéré à la prison de Koléa, à 35 km d’Alger, où son état de santé a suscité de vives inquiétudes. Transféré à deux reprises dans une unité de soins de l’hôpital Mustapha d’Alger, il semblait en situation de fragilité.
Son avocat, François Zimeray, et son éditeur, Antoine Gallimard, ont récemment lancé un appel public en faveur de sa libération pour raisons humanitaires.
Une exception à la tradition
Les amnisties présidentielles en Algérie sont généralement prononcées à l’occasion de fêtes religieuses musulmanes, mais cette initiative, annoncée entre Noël et le jour de l’An, déroge à cette règle. Mondafrique évoque les pressions internationales croissantes, émanant de figures publiques et d’organisations européennes, comme facteur déterminant de cette décision.
Boualem Sansal, figure intellectuelle franco-algérienne renommée, reste un symbole de liberté d’expression. Sa libération éventuelle marquerait un geste fort de la part des autorités algériennes, dans un contexte de tensions politiques et diplomatiques, notamment avec La France, ancienne puissance coloniale.
Reste à savoir si cette grâce sera confirmée dans les prochaines heures !