C'est normal, c'est l'été
Quand la France se transforme en four à pizza géant et que certains de nos concitoyens trouvent ça... normal...
Quand les thermomètres crachent leurs 40°C comme des dragons en surchauffe et que les derniers ventilateurs s'arrachent dans les rayons des grandes surfaces tel le pain en temps de guerre, voilà que surgit la grande sagesse hexagonale de l'été :
"C'est normal, c'est l'été"
Regardez-moi ces routes qui ondulent comme des serpents ivres, ces rails de TER qui se tordent en accordéon métallique, ces maires transformés en distributeurs automatiques de bouteilles d'eau devant leurs mairies surchauffées. Mais rassurez-vous braves gens, tout va bien. C'est l'été, que diable ! Comme si cette évidence météorologique était un blanc-seing pour transformer la France en four à pizza géant.
Le climato-relativisme en roue libre
Ah, les beaux esprits de comptoir ! Ceux qui sortent 1976 et 2003 de leur besace nostalgique comme des cartes collector.
"Mon pauvre vieux, tu n'as pas connu l'été 76 !"
Non mais écoutez-les, on dirait qu'ils parlent de leur première cuite ou de leur service militaire. Ils évoquent ces canicules historiques avec la fierté du survivant, comme s'il s'agissait de la coupe du monde de la transpiration.
"On a survécu à 2003, alors bon..."
Et pendant qu'on y est, pourquoi ne pas se féliciter d'avoir traversé la peste noire ? Ou d'avoir résisté aux invasions barbares ? Ce raisonnement de café du commerce ferait rire s'il n'était pas si tragiquement répandu.
Car figurez-vous que les chiffres, eux, ne mentent pas. Ces messieurs-dames du déni climatique oublient juste quelques détails croustillants : la fréquence (on enchaîne désormais les canicules comme les épisodes d'une série Netflix), l'intensité (on ne bat plus des records, on les atomise), et la précocité (juin qui ressemble à août, mai qui imite juillet).
Mais peu importe, c'est normal, c'est l'été.
La chaleur nouvelle génération
Aujourd'hui, on ne bat plus des records météo. On les fracasse à coups de masse thermique, dans un silence de marmottes qui suent. Nous voilà entrés dans l'ère de la canicule 2.0, version augmentée, édition collector avec DLC gratuits.
Les 50°C à l'ombre ne sont plus une exception méditerranéenne, mais la nouvelle norme du bitume français. Les nuits tropicales s'installent comme des colocataires indésirables qui refusent de partir. Et pendant ce temps, nos spécialistes du "avant c'était pire" continuent leur petit numéro, sourds aux sirènes d'ambulances qui sillonnent les villes comme des VTC de l'urgence climatique.
L'enfer est devenu saisonnier, presque banal. Un abonnement premium à la fournaise, reconduit tacitement chaque année avec des bonus chaleur toujours plus généreux. Mais chut, il ne faut pas dramatiser.
C'est normal, c'est l'été.
Le fatalisme chic
Et puis il y a cette belle philosophie du "on n'y peut rien", ce fatalisme en tongs et polo Ralph Lauren qui sert de paravent moral à l'inaction collective. Cette résignation de salon climatisé qui transforme l'urgence en anecdote de vacances.
"Oui, il fait chaud. Mais tant qu'on peut poster des photos de glaces fondantes sur Instagram, où est le problème ?"
Regardez-les, nos influenceurs de la surchauffe, qui transforment l'apocalypse en contenu sponsorisé. La canicule devient photogénique, l'effondrement climatique un hashtag tendance.
On continue de consommer, de climatiser, de surconsommer en toute bonne conscience. Après tout, si c'est normal, pourquoi se priver ? Le capitalisme de la fournaise a encore de beaux jours devant lui, tant que les cartes bleues ne fondent pas dans les portefeuilles.
L'ironie terminale
Alors oui, continuons à nous bercer d'illusions rafraîchissantes. Répétons-nous que tout ceci n'est qu'un mauvais moment à passer, un simple épisode météorologique sans conséquence. Fermons les yeux sur ces étés qui s'éternisent, sur ces printemps qui brûlent, sur ces automnes qui cuisent.
C'est normal, c'est l'été...
Et dans quelques années, quand novembre ressemblera à juillet et que décembre flirtera avec les 25°C, on trouvera bien une nouvelle formule magique pour normaliser l'anormal.
"C'est normal, c'est l'hiver tropical", peut-être ?
En attendant, buvez frais, restez à l'ombre, et surtout, surtout... continuez à trouver ça normal.
A part écrire des inepties, qui vont faire peur, mais qui n’apportent rien pour solutionner le problème, je ne vois pas du tout où serait
l’intérêt que je m’inscrive, ou prouvez moi le contraire ! Surtout que Jean Decier enfonce le clou avec un commentaire complètement à côté de la plaque. Les faits sont là, on ne les trouve pas normaux, mais pouvez vous nous trouver une solution miracle pour y échapper ? Oui il faut subir, mais en remontant dans un temps lointain il y a eu des périodes de sécheresse, des cataclysmes, des hivers sibériens même dans des contrées tempérées ! Tous ces commentaires sur le temps météorologique, ne vont rien changer au temps climatique, et à moins de revenir à une façon de vivre préhistorique ( et encore ce n’est pas sûr que ce soit la solution) qui osera changer quelque chose ? Dans les campagnes et les petites villes, pas de soucis de climat ! C’est plutôt dans les grandes villes qu’il y a du souci à se faire mais la surpopulation ne changera pas pour autant !
les français sont devenus des assistés....................c'est triste ,cela n'augure rien de bon pour la suite