Deuxième cliché pour la série "Ma France éternelle". Devant moi se dresse une ancienne charcuterie, témoin d'un passé révolu, perdue au milieu d'une avenue en pleine rénovation. Autrefois, cette artère débordait de vie, bordée de commerces variés où les clients aimaient flâner à pied plutôt que de s'engouffrer en voiture. Ah, cette époque où la rue était un défilé continu de visages familiers et de sourires échangés !
Puis, les zones commerciales périphériques ont peu à peu englouti ces commerces de quartier. Un à un, ces petits joyaux de proximité ont fermé boutique, laissant un vide béant là où régnait autrefois la convivialité. Fini le temps où la solidarité entre voisins était une évidence quotidienne, et non une fête printanière célébrée une fois l'an.
Sur cette avenue, il ne reste que quelques rares commerces, que l'on pourrait compter sur les doigts d'une main. Et pour combien de temps encore ? La rénovation en "liaison douce", malgré ses bonnes intentions (rue en sens unique, trottoirs élargis pour les piétons, voie sécurisée pour les cyclistes) risque, hélas, de porter un coup fatal aux derniers rescapés, en supprimant quelques indispensables places de stationnement.
Quelle ville échappe à ce triste destin ?
Je ressens une certaine mélancolie en contemplant cette ancienne charcuterie, désormais remplacée par un garage. Ah, la voiture, toujours la voiture... Comme un clin d'œil ironique de notre époque moderne, qui a relégué au second plan ces commerces de proximité, véritables cœurs battants des quartiers d'antan.
J'imagine avec une certaine nostalgie cette petite boutique d'autrefois, où les habitants venaient chercher leur saucisson préféré, discutant avec le couple de charcutiers avant de poursuivre leurs emplettes chez le boulanger, le boucher ou l'épicier. C'était une tout autre époque, que j'immortalise d’une certaine façon par cette photo.
(Photo © Paul Tian)
Tout les moutons de Panurge , on voulu s'installer en zone commerciale, ce qui fait que les villages et villes, sont d'une tristesse abominable !