Sylvian Meschia ou les mains du temps
Découverte de l'univers captivant de l'artiste "céramiste et calligraphe" à travers le film de Gérard Quintana
L'art a le pouvoir de transcender le temps et l'espace, de nous connecter à des lieux et des époques que nous pensions perdus. C'est ce que j'ai ressenti en visionnant le dernier film de mon ami Gérard, consacré au céramiste et calligraphe Sylvian Meschia, à l'occasion du vernissage de sa dernière exposition dans son atelier de Rieux-Volvestre.
Je ne connais pas Sylvian Meschia personnellement, mais son art m'accompagne depuis près d'une décennie. Notre première “rencontre” remonte à ses expositions au Grand Presbytère de Martres-Tolosane. Ses “céramiques calligraphiées et colorées” m'ont instantanément captivé. Chaque pièce est un voyage, une fenêtre ouverte sur un ailleurs que j'ai autrefois parcouru et qui, grâce à Sylvian Meschia, reste vivant dans mon présent. J’ai toujours imaginé que ses œuvres étaient des ponts entre les cultures, des dialogues silencieux entre l'Orient et l'Occident. Et puis, lors des expositions au Grand Presbytère, il y avait aussi le jardin transformé en un univers onirique, avec des mises en scène racontant des histoires, tissant des liens…
Le film de Gérard révèle la force créative de cet artiste passionnant. On y découvre un homme fidèle à sa vision, généreux dans son désir de partager son univers.
Récemment, le hasard nous a offert une surprenante coïncidence. Lors d'un bref échange sur les réseaux sociaux, en privé, nous avons découvert que nos racines s'entremêlaient dans le sud algérien : lui à Trézel (aujourd'hui Sougueur), moi à Tiaret. Ces noms évoquent en moi les souvenirs des marchés aux moutons, l'odeur de la terre chaude, les échos d'une enfance lointaine. Nous avons tous deux vécu, probablement différemment, la terrible Guerre d'Algérie, un chapitre sombre de l'Histoire qui nous a laissé des cicatrices indélébiles.
Peut-être est-ce cette histoire partagée, ce lien invisible avec une terre lointaine, qui rend l'art de Meschia si puissant à mes yeux.
Dans ses céramiques, je vois le dialogue entre nos passés et notre présent, une célébration de la beauté qui peut naître même des expériences les plus difficiles.
Je vous invite maintenant à découvrir le film de mon ami Gérard, à observer les mains de l'artiste donner vie à une nouvelle création. Chaque geste de Sylvian Meschia façonne, seconde après seconde, son œuvre avec une précision et une délicatesse qui subliment le simple matériau pour exprimer une profondeur émotionnelle et un langage universel.
Ainsi, à travers son art s’unissent les cultures et les époques.
(Photos et vidéo © Gérard Quintana)