Réorganisation des gendarmeries de Luchon et Saint-Béat-Lez : un nouveau revers pour l'accès aux services publics
L'annonce récente sur les réseaux sociaux de la réduction des horaires d'ouverture des gendarmeries de Luchon et de Saint-Béat-Lez (Haute-Garonne) ne manque pas de susciter une vive inquiétude parmi les habitants du Haut-Comminges. Présentée comme temporaire, cette mesure n'en demeure pas moins un énième symptôme du désengagement progressif de l'État dans les zones rurales et montagneuses.
Concrètement, la brigade de Luchon n'accueillera plus le public que les mardi, jeudi, samedi et dimanche, tandis que celle de Saint-Béat-Lez sera ouverte les lundi, mercredi et vendredi. Lorsqu'une brigade est fermée, les appels téléphoniques sont transférés à celle qui est ouverte.
Une menace pour la proximité
Les habitants du Haut-Comminges craignent légitimement que cette réduction des horaires ne soit qu'un prélude à la fermeture définitive de l'une des deux brigades. Une telle décision priverait une partie du territoire d'un accès de proximité aux forces de l'ordre, fragilisant davantage l'attractivité de ces zones déjà en difficulté.
Fracture territoriale
Cette annonce s'inscrit dans un contexte plus large de dégradation continue des services publics en France. Sous prétexte d'économies budgétaires, l'État semble se désengager progressivement de nombreux territoires ruraux et de montagne, accentuant la fracture entre les zones urbaines et rurales.
Cet abandon progressif des services publics essentiels alimente un sentiment d'injustice et de relégation chez de nombreux habitants, qui revendiquent légitimement une égalité d'accès, quel que soit leur lieu de résidence. La réorganisation des gendarmeries n'en est qu'un nouvel exemple, symbolisant les défis croissants pour maintenir une présence de proximité et de qualité dans ces territoires.
Des contraintes supplémentaires pour les citoyens
Au-delà de la réduction des horaires d'ouverture, la réorganisation soulève également la question de la distance entre les deux brigades, soit près d'une demi-heure de route en voiture. Lorsque la brigade la plus proche sera fermée, les citoyens devront parcourir cette distance non négligeable pour accéder aux services de gendarmerie, une contrainte supplémentaire pour des populations déjà éloignées des services publics essentiels.
Cette situation illustre les défis logistiques et géographiques auxquels sont confrontées les forces de l'ordre pour assurer une présence de proximité dans les territoires peu denses, tout en risquant d'accentuer le sentiment d'abandon des services publics chez de nombreux citoyens.
Une tendance préoccupante
Au-delà des chiffres et des statistiques touchant les grandes villes, une tendance préoccupante se dessine ces dernières années : le trafic de stupéfiants et la délinquance qui l'accompagne se déplacent progressivement des centres urbains vers les zones rurales et périurbaines. Ce phénomène est notamment lié aux efforts de répression accrus dans les quartiers difficiles des métropoles, poussant les réseaux de trafiquants à se redéployer vers des territoires jugés plus propices, avec une présence des forces de l'ordre et des contrôles moindres.
Déjà en souffrance d'effectifs et de moyens, de nombreuses petites brigades de gendarmerie peinent à faire face à l'implantation de trafics dans leurs secteurs. Le manque criant de personnel se fait particulièrement sentir lorsque des opérations de grande envergure sont nécessaires pour démanteler des réseaux. Les renforts doivent alors venir de loin, entravant l'efficacité des interventions.
Quel avenir pour nos territoires ?
Si cette situation perdure, les territoires ruraux et de montagne risquent de devenir les nouveaux terrains de prédilection pour l'économie souterraine de la drogue, au détriment de la sécurité publique locale.
Les annonces de réorganisation et de réduction des horaires d'accueil dans certaines gendarmeries, comme celles de Luchon et Saint-Béat-Lez, illustrent les difficultés à maintenir un maillage territorial suffisant pour lutter efficacement contre ces phénomènes émergents.
À l'heure où la sécurité et l'égalité d'accès aux services publics deviennent des enjeux cruciaux, une question se pose : jusqu'où ira cette tendance de désengagement et quelles en seront les répercussions pour les territoires ruraux ?
Quelles réponses et actions concrètes les autorités apporteront-elles aux habitants des zones rurales et de montagne pour garantir leur bien-être et, au-delà, leur sécurité ?
(Photo illustration : archives © Paul Tian)
tout cela représente bien la signature des élus, donc aux Français de prendre des initiatives pour les prochains votes ,sans avoir peur !