Reconnecter les enfants avec la nature : un antidote à la surconsommation d'écrans
Le HCFEA appelle à repenser les espaces publics pour garantir aux enfants un accès à la nature, essentiel à leur santé, leur éducation et leur bien-être, face au temps passé devant les écrans.
Les enfants passent de plus en plus de temps enfermés chez eux, devant des écrans, et sortent de moins en moins. Ce phénomène, qualifié “d’enfants d'intérieur” par le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA), pose un défi majeur pour la santé physique et mentale des jeunes générations.
D’après un rapport récent, 37 % des enfants de 11 à 17 ans présentent des comportements sédentaires importants, passant en moyenne 4 h 30 par jour devant un écran, avec des interactions sociales et des jeux en extérieur en nette diminution.
Un déficit de nature alarmant
Cette sédentarité accrue est associée à une série de risques pour la santé : augmentation des risques d'obésité, diabète, problèmes cardiovasculaires, et même myopie.
Le HCFEA souligne aussi l'impact sur la santé mentale des enfants, le manque de socialisation conduisant à des comportements de repli et à une perte de compétences sociales.
La présidente du HCFEA, Sylviane Giampino, s’inquiète de ce repli sur la sphère privée, estimant que ce phénomène dégrade le développement global des jeunes. Selon elle, les enfants sont de plus en plus coupés du monde extérieur et, par conséquent, de l'exploration nécessaire à leur épanouissement.
Des villes inadaptées aux besoins des enfants
Le rapport souligne que l'aménagement urbain est peu favorable aux activités de plein air pour les enfants. Les espaces publics sont souvent conçus pour les adultes et les infrastructures sécurisées pour le jeu et la marche des jeunes sont insuffisantes. En zone rurale, la dépendance aux voitures limite également les possibilités de sorties.
Le rôle des parents et de la société
Les parents, inquiets des dangers extérieurs, limitent les sorties de leurs enfants sans accompagnement.
Par ailleurs, l’utilisation des écrans devient une solution de facilité pour occuper les enfants. Cette tendance s'est exacerbée avec la crise sanitaire, qui a accentué l'informatisation des loisirs et de l'éducation, et pourrait créer une génération de jeunes majoritairement “connectés”, mais désocialisés.
Recommandations pour rendre “le dehors” aux enfants
Pour inverser cette tendance, le HCFEA appelle à des actions concrètes : favoriser les classes découvertes, adapter les espaces publics pour les rendre plus accueillants pour les enfants, et sensibiliser les parents sur les bienfaits de l’activité extérieure.
Pour Sylviane Giampino, “l’enfant doit renouer avec la liberté de crier, rire, se salir…”
Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Est-ce irréversible ?
Le constat du HCFEA pousse à s’interroger : comment une société a-t-elle pu évoluer jusqu'à faire du plein air un luxe pour ses plus jeunes ? Est-ce l'omniprésence des écrans, l'aménagement urbain, ou un excès de prudence parentale qui en sont les principales causes ? Le rapport, sans condamner un seul facteur, nous invite à une réflexion plus large : ce phénomène est-il irréversible ?
Rendre le dehors aux enfants et les réhabituer à la nature est un enjeu de santé, mais surtout une question de volonté collective.
Pour ma part, je pense que la réponse résidera dans notre capacité, collective mais aussi personnelle, à redéfinir ce que nous souhaitons offrir aux enfants.
Il ne s’agit pas seulement de légiférer ou de transformer les villes – bien que cela soit nécessaire – mais aussi de repenser nos propres habitudes et peurs.
Sommes-nous prêts à encourager nos jeunes à sortir, à prendre des risques mesurés, à explorer le monde en dehors de la sphère digitale ?
Reviendrons-nous à un modèle où les enfants se réapproprient la rue, les parcs, les terrains de jeu, ou sommes-nous en train d’assister, impuissants, à la naissance d’une génération d’”enfants d’intérieur” ?
Pour conclure, je me souviens de ces jours où, enfants, nous passions nos vies dans les rues et sur les places, à jouer, rire, nous enflammer pour mille aventures.
Ces espaces étaient notre territoire, notre monde, nos premiers lieux de liberté et de rencontres.
Aurions-nous pu imaginer alors vivre sans cette joie, sans ces moments partagés à l'air libre, pour finalement nous retrouver, chacun chez soi, enfermé dans une pièce face à un écran ?
Ces écrans qui absorbent nos pensées et restreignent notre imaginaire ?
Peut-être est-il temps de se poser cette question : que reste-t-il de la spontanéité, de l’émerveillement, de cette liberté si précieuse que nous trouvions dehors, ensemble ?
il est grand temps de s'occuper du désastre causer par les écrans, beaucoup sont abêtis, par tout ce qu'ils y regarde