Quand l’IA invente des romans d’été... et que la presse dit merci
Recommander des livres sans jamais en avoir lu un seul ? C’est ce qu’a fait une IA, relayée (par erreur) par un grand journal. Et si on reparlait un peu de ce que "créer" veut dire ?
Ah, le progrès technologique. Tantôt prodigieux, tantôt… franchement embarrassant. Dimanche dernier, le Chicago Sun-Times, institution journalistique respectée, a publié une sélection estivale de 15 romans à ne pas manquer.
Excellente idée, sauf que — petit détail — 10 de ces livres n’existent pas.
Pas un oubli. Pas une erreur de frappe. Juste… de pures inventions générées par une intelligence artificielle.
L’automatisation en roue libre
L’histoire est presque trop absurde pour être vraie. Un prestataire externe, sans doute fasciné par la toute-puissance algorithmique, a livré cette liste au journal. Personne n’a vérifié.
Résultat : des titres imaginaires, des auteurs fictifs, et des journalistes humains consternés de découvrir cette “fiction” éditoriale imprimée noir sur blanc.
Le syndicat du journal, la Sun-Times Guild, a dénoncé l’incident avec des mots pesés mais fermes : "profondément troublé".
On imagine en coulisses les soupirs, les visages blêmes, et l’arôme nerveux du café surconsommé. 😄
Des précédents gênants
Ce n’est pas la première fois qu’un média trébuche sur le terrain glissant de l’IA.
Mais ici, on franchit un cap : l’IA ne se contente plus de mal informer, elle invente carrément du contenu culturel fictif. Et non, pas au sens littéraire. Des romans qui n’existent pas, vendus comme des recommandations sérieuses.
L’ironie du progrès
Alors que l’on débat du rôle des machines dans la création littéraire, voilà qu’elles s’improvisent prescriptrices de lecture… sans contenu réel derrière. Une métaphore involontaire mais mordante : ce vide sous le vernis du progrès technologique quand le contrôle humain s’évapore.
Leçon d’humilité algorithmique
Cette affaire nous rappelle une vérité simple, mais urgente à répéter : les algorithmes ne remplacent ni la rigueur, ni l’esprit critique, ni le bon sens journalistique.
Avant de plonger tête baissée dans l’automatisation éditoriale, un bon vieux contrôle humain reste l’innovation la plus fiable.
À lire cet été ?
Un vrai roman. Écrit par une vraie personne. Avec des vraies émotions. Et, qui sait, quelques fautes de frappe humaines — preuve qu’il n’a pas été écrit par une IA, mais peut-être par un auteur fatigué, talentueux… et réel.