Pianiste entre deux mondes, Alexandre Chouvalov trouve refuge à Saint-Béat
Son Steinway résonnera désormais en Haut-Comminges, au pied des Pyrénées.
Alexandre Chouvalov, plus connu sous le nom de “Sacha”, ne peut plus revenir en Russie. La guerre et les tensions internationales ont profondément bouleversé sa vie, surtout depuis que sa femme, d'origine ukrainienne, est devenue une cible indirecte du conflit. Attaché à ses racines russes, Sacha a également noué un lien profond avec la France, où il réside depuis près de quinze ans.
Alban Dubois, maire de Melles, l’a rencontré il y a six ans dans ce petit (et dynamique) village des Pyrénées. Depuis, une belle amitié est née entre eux.
“J'ai eu la chance d'assister à un concert privé dans son petit château près de Bordeaux. Une expérience inoubliable”, confie Alban Dubois, soulignant la magie musicale que Sacha a su partager dans une intimité rare.
Il y a un an, Sacha a posé ses valises à Saint-Béat, en Comminges, grâce à un projet initié par Alban Dubois. Ce dernier a passé le relais à Anna Changeux, la maire de la commune, pour l'acquisition d'une grande bâtisse. Avec une salle de 80 m² à l'acoustique parfaite, cet espace est devenu le nouveau foyer du précieux Steinway de Sacha.
Il y donnera des concerts pour de petits comités, faisant résonner la majesté des scènes de Moscou et de Saint-Pétersbourg au cœur de cette bourgade du Haut-Comminges, à quelques encablures du Val d’Aran.
Né dans la région de Penza, en Russie, Sacha a découvert le piano à l’âge de 4 ans, sous l'enseignement de son père, fondateur d'une école de musique. Son talent l’a rapidement conduit au conservatoire de Saratov à l’adolescence, avant que la chute du mur de Berlin en 1989 ne lui ouvre des perspectives internationales.
Avec les changements en URSS, Sacha s’est fait un nom, notamment en Allemagne. Puis, en 1996, c’est en France qu’il choisit de s’installer à Sallebœuf, en Gironde.
Aujourd’hui, alors que les frontières de son pays natal se ferment et que les bouleversements historiques secouent son monde, Sacha trouve refuge en Comminges.
Son piano reste son ancre, la musique, son langage universel. Au pied des Pyrénées, il continuera de jouer et de partager sa passion, résistant aux épreuves de l’histoire avec la force tranquille de ses notes.
(Photos © Alban Dubois)
nous aurons certainement l'occasion d'aller écouter son concert .
Bravo à Saint Béat pour cette initiative! Merci de nous faire connaître la date du prochain récital.