Marie Colombié : l’art au service de l’inclusion, dix ans de complicité avec Luchon
L'artiste plasticienne propose son exposition "Jusqu'au bout de mes doigts" jusqu'au 2 novembre à la Maison du Curiste.
Il y a dix ans, j’ai rencontré Marie Colombié à l’occasion de l’une de ses premières expositions à Luchon, alors que je venais de lancer le pure player d’info “Luchon Mag”. Ce moment fut le début d’une belle amitié, marquée par notre passion commune pour l’art et cette ville si chère à nos cœurs.
Depuis, Marie n’a cessé d’exposer à Luchon mais aussi dans de très nombreuses villes et lieux, continuant de faire vibrer ses œuvres uniques et engagées.
Les premiers pas à Luchon : un rêve devenu réalité
Marie se souvient encore avec émotion de ses débuts à Luchon. En 2013, son premier vernissage était un événement magique. “Je vivais un rêve éveillé”, me confie-t-elle. “Même mon institutrice était là ! C’était un moment si réussi que j’ai pensé ne jamais revivre une telle joie.”
Cet instant marqua le début d’une longue histoire avec la “Reine des Pyrénées”…
Luchon, une source d’inspiration constante
Amoureuse de Luchon et de Superbagnères depuis 2005, Marie trouve dans cette ville une source inépuisable d’inspiration. “Le charme de la ville, son kiosque fleuri... tout m’inspire,” dit-elle avec passion. Chaque visite dans la cité thermale lui permet de se ressourcer, loin du tumulte quotidien.
“Cette ville me porte, et je ne remercierai jamais assez ses municipalités successives pour leur soutien à mon travail.”
Une artiste plasticienne en pleine évolution
En 2008, une intervention médicale contraint Marie à se reposer. Ce moment devient l’opportunité d’explorer de nouvelles formes d’art, notamment en 3D. Sa première réalisation majeure fut l’affiche de la Fête des Fleurs de Luchon en 2012, et depuis, elle a continué à faire évoluer sa technique.
“Aujourd'hui, je sculpte la photo d’une manière bien plus aboutie,” explique-t-elle. Ses œuvres sont maintenant reconnues pour leur aspect tactile, en partie grâce à son travail avec les non-voyants.
Une création au service de l’inclusion
C’est en 2017, au Festival du Film de Luchon, que Marie croise la route de l’association des déficients visuels de Pamiers. Cette rencontre change radicalement sa démarche artistique. Depuis, elle crée des photos sculptées pour les rendre accessibles aux personnes non-voyantes.
“Mes photos sont devenues tactiles, et en 2019, deux non-voyants ont pu décrire entre eux une de mes œuvres, tout le monde était sidéré” se souvient-elle avec émotion. Ce projet, réalisé avec Chantal Rubio et Marianne, continue d’évoluer et promeut une véritable inclusion.
“Jusqu’au bout de mes doigts” : Une exposition qui célèbre l’inclusion
Jusqu’au 2 novembre, Marie présente l’exposition Jusqu’au bout de mes doigts à la Maison du Curiste. Le titre fait écho à la chanson "Jusqu’au bout" d’Amel Bent, et symbolise l’inclusion totale que Marie cherche à promouvoir.
“Dans ce projet, artistes voyants et non-voyants travaillent ensemble sans différence” précise-t-elle. "
“Je veux que l’on m’entende. Je suis vivante jusqu’au bout des doigts !”
L’inclusion après les Jeux Paralympiques : un chemin encore à parcourir
Malgré le succès des Jeux Paralympiques de Paris, Marie reste réaliste sur l’état de l’inclusion en France.
“L’inclusion, ce n’est pas juste des photos avec des handisports,” souligne-t-elle. Pour elle, il reste encore beaucoup à faire pour que les besoins des personnes en situation de handicap soient réellement pris en compte. Heureusement, ses collaborations avec la ville de Toulouse lui donnent de l’espoir.
“Je remercie chaleureusement la ville de Luchon et son maire Éric Azémar pour leur accueil. Ils me permettent de réaliser cette exposition si importante pour la suite de mon projet”, m’exprime en conclusion mon amie Marie, qui va poursuivre dans les prochains mois son travail artistique et son engagement en faveur de l’inclusion, une démarche essentielle pour elle.
“Je vous invite à voir mon exposition” : cliquez ici
“L’affiche de la Fête des Fleurs qui a été à l’origine de mon histoire” (Marie)