Manouchian au Panthéon : aux héros de l'ombre, la France reconnaissante
"Français de préférence, français d'espérance" (Louis Aragon)
Mercredi 21 février, il y a 80 ans jour pour jour, Missak et Mélinée Manouchian, figures héroïques de la Résistance communiste, et 22 de leurs compagnons, ont été exécutés par les nazis. Hier, la France leur a rendu hommage en les accueillant au Panthéon, un acte symbolique reconnaissant enfin ces combattants de l'ombre, trop longtemps oubliés.
Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien aimée. Dans quelques heures je ne serai plus de monde. (Dernière lettre de Missak à sa bien-aimée)
Cependant, cette cérémonie a été entachée par la polémique liée à la présence de Marine Le Pen, cheffe du groupe du Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale.
Pour le comité de soutien à la panthéonisation et les familles des résistants, cette présence était “inacceptable” et “insupportable”, rappelant les origines du RN héritier du Front national, un parti lié à des “nazis et des collaborationnistes”.
Dans une France où l'histoire de la Résistance est souvent réinterprétée, cette cérémonie met en lumière le rôle crucial des résistants étrangers et immigrés. Malheureusement, elle a également souligné la présence controversée de l'extrême-droite française.
La commémoration des héros du “Groupe Manouchian” a ainsi été entachée par une extrême-droite qui, bien que cherchant à se rendre "acceptable", ne peut dissimuler son obsession anti-immigrée et son idéologie historique discordante avec le sacrifice héroïque de ces résistants étrangers et immigrés, Morts pour la France.
Missak Manoukian, résistant et poète (lire ici)
‘Vous, vous avez hérité de la nationalité française, nous, nous l’avons méritée’
Missak Manouchian à ses bourreaux nazis