Luchon : après l'entretien d'Eric Azémar, la réaction de l'ex-maire Louis Ferré
Suite à sa réunion publique du 31 août et à un message publié sur la page Facebook, “Pass Montagne”, Eric Azémar, maire de Luchon, avait répondu ici, sur ma NEWSLETTER, à mes questions. Mis en cause, l’ancien maire de la cité thermale, Louis Ferré, et actuel conseiller municipal d’opposition, a souhaité réagir aux propos d’Eric Azémar. Voici son texte :
“Ayant été une nouvelle fois été mis en cause ad hominem par Eric Azémar, dans une interview donnée dans ces colonnes, je ne peux laisser ses propos sans réaction et souhaite faire les mises au point suivantes.
Evacuons tout d’abord le sujet de la fréquentation à la réunion publique qui est anecdotique même si j’assume le chiffres que j’ai pu donner.
Evacuons également la polémique grossière qu’il cherche à lancer au sujet de mes écrits sur la présence majoritaire de résidents secondaires qui, si elle est tout à leur honneur, interroge néanmoins sur les raisons de l’absence sidérante des résidents permanents.
Je ne reviendrai pas sur la sempiternelle liste à la Prévert de tous les turpitudes dont il me tient responsable depuis si longtemps, fut-ce au prix d’une réécriture peu scrupuleuse de l’histoire récente de Luchon. Ses propos sont si outranciers qu’il en arrive même à me tenir responsable de la fermeture de chemin de fer ce qui me laisse, permettez le clin d’œil, sans voix.
Je ne peux cependant laisser passer ses propos tendancieux sur les thermes qui consistent à faire un amalgame scabreux entre le prétendu état de faillite qu’il leur prête et le montant des travaux (40 millions d’Euros) réalisés. Non, les thermes n’étaient pas en faillite (je rappelle au passage que le chiffre d’affaire annuel était de plus de 6 millions d’Euros avant 2020 contre environ 3 millions aujourd’hui) mais c’est bien pour permettre l’indispensable rénovation des thermes et assurer leur avenir que nous avons, en concertation avec le Département et la Région, lancé le processus de DSP qu’Eric Azémar a fini par signer.
Plutôt que de répondre à distance points par points par le biais d’un blog, je lui propose de mette à l’ordre du jour du prochain conseil municipal un débat sur tous les sujets qu’il évoque ; nous aurons ainsi l’opportunité d’échanger de vive voix et de faire part de nos points de vue sur ces questions dans un lieu dévolu aux débats. Ce sera également pour nous l’occasion de découvrir, par exemple, le programme de logements saisonnier qu’il aurait lancé en 2024 ( dont je me féliciterais volontiers si sa réalité est un jour avérée) même si je ne me souviens pas avoir vu passer en conseil municipal les ventes d’immobilier nécessaires à leur réalisation.
Je m’attarderai plutôt sur la fin de l’interview dédiée au contrôle bien réel et à venir de la CRC. Il promet ainsi aux Luchonnais un “compte rendu clair des comptes depuis 2019” dont je serais responsable en “2019 et 2020”. Je tiens à rappeler à Eric Azémar, maire de Luchon depuis mai 2020, qu’il a d’une part voté et fait voter en conseil, le compte administratif 2019 (dont je suis effectivement comptable) qui présentait un excédent de 2,2 millions d’Euros et, d’autre part, qu’il est lui-même l’auteur (c’est d’ailleurs à ce titre qu’il a retiré, entre autres, le projet de Pumptrack ou les jeux pour enfants prévus à Badech) et l’ordonnateur de tous les budgets depuis 2020 inclus.
En conclusion, toujours fidèle au célèbre adage de Francis Bacon, “Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose”, il ne peut s’empêcher de laisser planer, une fois de plus, le doute sur ma probité. Il est vrai que depuis son élection, j’ai le sentiment de subir un véritable harcèlement au travers de courriers comminatoires et répétés et de demandes de justifications souvent ubuesques. Mais bien qu’il n’ait pas hésité à mobiliser fortement les services de la mairie pour tenter constituer un dossier contre moi, il n’a pas été en mesure, et pour cause, d’apporter la moindre preuve à ses accusations (sur ce dossier comme sur les deux actions pénales qu’il a intenté contre moi sur d’autres sujets et dont j’attends l’issue avec sérénité). Mais qu’il se rassure, je tiendrai évidemment à la disposition de la CRC l’ensemble de nos échanges.
Avec Michèle Cau, nous considérons que le jeu démocratique repose sur des échanges d’idées, des débats, voire des confrontations dont la dignité et le respect des personnes marquent la limite. Visiblement, Eric Azémar a une vision totalement inverse. C’est d’autant plus regrettable que son attitude tranche singulièrement avec celle, bien plus positive, des très nombreux membres de son équipe qui, eux, savent faire preuve de savoir vivre et laisser une place à un dialogue respectueux et digne avec l’opposition.”
(Photo illustration : archives © Paul Tian)