L'incroyable disparition des preuves dans l'affaire Souheil El Khalfaoui
Neuf scellés, dont la balle mortelle, ont été égarés. La famille de Souheil dénonce une justice défaillante et des pratiques dignes de systèmes de corruption.
Dans un nouveau rebondissement qui sent bon le scandale, l'enquête sur la mort de Souheil El Khalfaoui, ce jeune homme tué par un tir policier en 2021, vient de prendre un tour encore plus ubuesque. La juge en charge du dossier a annoncé que plusieurs pièces capitales avaient été « égarées ».
Oui, vous avez bien lu : égarées. Comme si on perdait ses clés de voiture, sauf que là, il s'agit de preuves cruciales dans une affaire d'homicide.
Des preuves qui s'envolent
Parmi les pièces disparues, on trouve des éléments aussi anodins qu'une vidéo de caméra de surveillance d'une agence bancaire de la Caisse d'Epargne toute proche, l'enregistrement de l'audition filmée du policier mis en cause, et surtout, la balle qui a tué Souheil. Oui, la balle. Celle qui aurait dû être soigneusement conservée comme pièce à conviction principale. Mais non, elle a décidé de faire un tour, probablement pour prendre l'air.
La famille de Souheil, déjà en proie à un chagrin insondable, doit maintenant faire face à cette nouvelle absurdité. “Des pratiques dignes de systèmes de corruption, visant à étouffer la vérité sur un crime policier », dénoncent-ils.
Une enquête bâclée ?
Depuis le début, cette affaire sent mauvais. Le parquet de Marseille avait initialement classé l'enquête sans suite, invoquant la légitime défense. Une décision qui avait déjà soulevé un tollé, notamment parce que la famille de Souheil conteste farouchement cette version des faits. Selon eux, Souheil n'aurait pas tenté de renverser les policiers, mais aurait simplement fait marche arrière pour s'éloigner.
Mais voilà, maintenant, les preuves disparaissent. Neuf scellés, sortis du service de stockage début 2022, n'ont jamais été restitués au greffe. Parmi eux, des éléments cruciaux pour comprendre ce qui s'est vraiment passé ce jour-là. La juge a beau demander à la famille de transmettre les copies des scellés dont elle dispose, on est en droit de se demander comment une telle négligence a pu avoir lieu.
Une famille en quête de vérité
La famille de Souheil, représentée par les avocats Arié Alimi et Raphaël Kempf, spécialisés dans les affaires de violences policières, ne compte pas en rester là. Ils ont porté plainte pour détournement de scellés et réclament que l'enquête soit transférée à Paris, espérant ainsi échapper à ce qu'ils considèrent comme une justice locale complaisante.
« Au fur et à mesure que les pièces disparaissent, il reste quoi à la fin ? », s'interroge le père de Souheil, Issam El Khalfaoui. Une question légitime, qui résonne comme un cri de désespoir face à un système judiciaire qui semble de plus en plus défaillant.
Justice à la dérive ?
Cette affaire est malheureusement révélatrice des dysfonctionnements du système judiciaire. Comment peut-on perdre des pièces à conviction dans une affaire aussi grave ? Comment peut-on espérer rendre justice à la famille de Souheil si les preuves disparaissent comme par enchantement ?
La vérité finira-t-elle par éclater, malgré les obstacles ?
c'est le bordel partout ,le doute , et certains dirigeant grande gueule !