La genèse de mon récit "Sirocco et Pastèque, une enfance dans la guerre d'Algérie"
Né dans le sud de l’Algérie, mon enfance s'est déroulée dans le tumulte assourdissant d'une guerre et d'une révolution qui dépassaient mes capacités de compréhension. Les tourments secouant le pays et les mystères dissimulés derrière les paroles des adultes me plongeaient dans une perplexité insatiable. L’envie de savoir persistait, mais l'ignorance demeurait tout autant.
À l'aube de mes onze ans, la mort s'est manifestée à maintes reprises devant mes yeux, laissant des cicatrices sanglantes sur les trottoirs et places de ma ville natale, Tiaret. Les questions se bousculaient dans mon esprit d'enfant.
Pourquoi le père de mon copain, Mohamed, cruellement surnommé "bicot," avait-il disparu alors que le mien demeurait ? Et pourquoi les larmes inondaient-elles les yeux de ma famille sans relâche ? À cet âge, le monde qui m'entourait restait énigmatique.
Un samedi après-midi, à la sortie du cinéma, l'ambulance militaire devenait le théâtre de nos blessures, mes parents et moi pris au piège de la violence des fascisants de l’OAS. Mes mains se coloraient de rouge en touchant ma tête meurtrie.
Les questions persistaient, sans réponses.
La peur, les nerfs à vif, les angoisses et les larmes étaient mes compagnons constants.
Ma mère, résiliente, cachait le plus possible ses angoisses et sa détresse. Mon père s'efforçait de nous protéger de la dure réalité, cherchant à égayer notre quotidien alors que mes amis disparaissaient, devenaient orphelins, ou perdaient leurs proches.
À l'approche de mes onze ans, l'exil se dessinait à l'horizon, une destinée sans retour, laissant une empreinte indélébile sur ma vie naissante. Malgré mon jeune âge, je me retrouvais déjà contraint d'arborer le masque de l'adulte, prêt à affronter un monde déjà bien trop cruel.
Voilà en quelques lignes les raisons du récit de mon enfance au cours de la Guerre de Libération de l’Algérie, “Sirocco et Pastèque” que je suis en train d’écrire…