La beauté plurielle d'un pays
Quand street-art et poésie s'entremêlent sur les murs d'une ville méditerranéenne ouverte sur l'ailleurs.
Là où se rencontrent les souffles et les murmures des peuples, Édouard Glissant nous livre une vérité essentielle :
“La beauté d'un pays grandit de sa diversité.”
Cette phrase, simple en apparence, résonne comme un écho profond dans les vallées de l'humanité, où chaque voix, chaque visage, chaque histoire tisse le grand poème du vivre-ensemble.
Imaginons un pays à l'image du Tout-monde d’Edouard Glissant, vaste comme l'océan. Chaque vague porte en elle une culture, une langue, un rêve. Dans ce pays, les montagnes se dressent, fières de leurs couleurs multiples, et les fleuves charrient des récits venus des quatre coins du monde.
Ici, la diversité n'est pas une juxtaposition de différences, mais un entrelacement harmonieux, une mélodie où chaque note trouve sa place pour créer une symphonie unique.
La beauté de ce pays n'est pas figée ; elle évolue, se nourrit de chaque rencontre, de chaque échange. Elle incarne la créolisation chère à Edouard Glissant, un processus continu où les cultures se mêlent et se transforment mutuellement. Dans cette diversité réside la promesse d'un avenir où l'unité ne rime pas avec uniformité, mais avec respect et acceptation de l'autre dans toute sa singularité.
Edouard Glissant nous rappelle que c'est dans la diversité que le monde trouve sa véritable beauté. Un pays qui refuse cette richesse se prive d'une capacité infinie à se renouveler et à se réinventer.
La beauté ne se trouve pas dans la pureté ou l'homogénéité, mais dans le mélange, dans le dialogue entre les différences. C'est de cette alchimie subtile que naît la grandeur d'un pays, cette lumière qui éclaire les chemins de demain.
Ainsi, la diversité devient le cœur battant d'un pays, son souffle vital. Elle lui permet de grandir, de s'épanouir, d'accueillir toutes les beautés du monde. Dans le regard de l'autre, nous découvrons le reflet de notre propre humanité.
C'est dans cette reconnaissance mutuelle, dans ce partage, que la beauté prend toute sa dimension, transcendant frontières et barrières pour célébrer la vie dans toute sa richesse et sa complexité.
(Photo prise dans les rues de Sète (Hérault) © Paul Tian)
J’ai écrit ce texte à partir d’une photo prise dans une rue de Sète, alors que le dernier film de mon ami Gérard se déroulait sous mes yeux. Et soudain, j'ai pris conscience que nous “contemplions le temps”, chacun à notre manière, mais toujours tournés vers la même direction.