Il y a quatre ans, le premier confinement : un mauvais souvenir ?
Le 16 mars 2020 restera gravé dans nos mémoires comme le jour où la France basculait dans l'inconnu. Face à la propagation galopante du coronavirus, Emmanuel Macron annonçait le tout premier confinement dans une allocution télévisée solennelle.
“Dès demain midi et pour quinze jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits”, déclarait-il, plongeant ainsi le pays dans un état d'urgence sanitaire inconnu jusqu’alors.
Cette annonce marquait le début de deux mois de confinement strict, une période où nous avons dû nous adapter à des mesures drastiques pour endiguer la pandémie de Covid-19. Les rues désertes, les commerces fermés, les écoles vides : le paysage des villes et des villages prenait soudainement un aspect irréel, évoquant les scènes de films post-apocalyptiques.
Trois autres périodes de confinement ont suivi, chacune accompagnée de son lot de mesures restrictives et de sacrifices pour les citoyens.
Mais aujourd'hui, quatre ans plus tard, le coronavirus semble être relégué au rang de mauvais souvenir. Les campagnes de vaccination ont porté leurs fruits, les mesures sanitaires ont été assouplies et la vie a repris son cours quasi normal…
Pourtant, au-delà de ce constat rassurant, je me pose la question : serions-nous prêts à nous confiner à nouveau en cas de nouvelle pandémie ?
Il y a quatre ans, le choc et le traumatisme étaient palpables dans une population désemparée par l'ampleur de la crise. Mais aujourd'hui, en serait-il de même ? La résignation et la solidarité qui ont prévalu autrefois seraient-elles toujours au rendez-vous ?
Chacun a probablement sa propre réponse à cette question, en fonction de son expérience personnelle et de ses convictions. Si certains estiment que l'acceptation d'un nouveau confinement serait plus difficile aujourd'hui en raison de la lassitude accumulée et des répercussions économiques, d'autres penchent pour la capacité d'adaptation et de solidarité dont ont fait preuve les Français lors du premier confinement.
Et vous, chères lectrices et chers lecteurs, si vous deviez conserver un seul souvenir de ce premier confinement, quel serait-il ?
De mon côté, cette période de confinement m'a immédiatement fait penser aux innombrables couvre-feu que j'aie vécu au cours de mon enfance lors de la guerre d'Algérie. Nous n'utilisions pas alors le mot confinement, mais dès 17h, une sirène annonçait que le début du couvre-feu allait commencer et dans les rues, tout le monde se mettait à courir pour rentrer chez soi et ne plus en sortir jusqu'au lendemain matin. Parfois le couvre-feu était décrété pour une période plus longue... Enfant, nous ne nous préoccupions pas des raisons de ce "confinement", nous étions heureux de ne pas aller à l'école et de pouvoir jouer dans la cour de l'immeuble avec les copains et copines...
En fait mon premier confinement a donc bien eu lieu, non pas, il y a quatre ans, en mars 2020, mais pendant une grande partie des huit années de la guerre d’Algérie, dans les années 1950/1960…
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