Il y a 34 ans, Nelson Mandela retrouvait son chemin vers la liberté après 27 ans de bagne
Le 11 février 1990 reste inscrit dans les annales de l'histoire mondiale comme le jour où Nelson Mandela, figure emblématique de la lutte anti-apartheid, a enfin retrouvé la liberté après 27 années de captivité au sinistre bagne de Robben Island, au large du Cap, en Afrique du Sud.
Après des décennies d'incarcération et d'oppression, Nelson Mandela a émergé de sa cellule de Robben Island, prêt à affronter une nation et à diriger un mouvement pour le changement. À sa sortie, c'est le président blanc de l'époque qui l'attendait, soulignant l'importance de cet événement à l'échelle mondiale :
Les yeux du monde entier sont tournés vers notre pays. Nous avons la responsabilité d'aller vers la paix et de créer une nouvelle Afrique du Sud.
Nelson Mandela, au-delà de sa personne, était devenu le symbole d'une lutte acharnée contre la domination blanche, l'injustice, et la ségrégation raciale. Ses trente années de combat avaient forgé un héros international, un catalyseur de changement social et politique.
Dans une Afrique du Sud gangrénée par l'apartheid, Nelson Mandela avait incarné la Résistance. Ses années de détention n'avaient fait que renforcer son statut de leader incontesté, et sa libération a déclenché une vague d'espoir à travers le monde.
Quatre ans seulement après sa libération, en 1994, Nelson Mandela est devenu le premier président noir d'une Afrique du Sud démocratique.
Cet événement marqua la fin de l’ère de la discrimination raciale institutionnalisée.
Nelson Mandela, même après son départ de la présidence, a continué à être une figure emblématique de la paix et de la réconciliation. Ce titan de la lutte anti-apartheid, s’est éteint en 2013, à l'âge de 93 ans.
Je me souviens…
À 16 ans, je me suis aventuré dans cette Afrique du Sud marquée par le racisme, un voyage éphémère qui allait laisser de terribles cicatrices dans ma mémoire. Mes 48 heures au Cap furent un plongeon brutal dans la réalité impitoyable d'une ségrégation que je n'avais connue jusque-là que par le biais des médias. C'est là, au cœur de cette discrimination institutionnalisée, que j'ai ressenti un écoeurement profond et une révolte tenace, des émotions qui allaient m'habiter pendant de nombreuses années.
Quelques mois plus tard, alors que je vivais à La Réunion, une délégation sud-africaine est venue sur l'île pour discuter d'accords commerciaux, selon mes souvenirs.
Sur le trajet entre l'aéroport de Gillot et Saint-Denis, nous avons pris la décision de manifester notre désapprobation de manière assez originale. Cachés le long de la route, nous avons jeté des sacs remplis de nos excréments sur les voitures officielles de la délégation.
Dans notre île multiraciale, l'idée que des individus imprégnés de tels préjugés puissent circuler en toute impunité était tout simplement inacceptable. Notre geste était notre manière d'exprimer notre révolte face à cette présence.
Adolescents et animés par l'indignation, nous avions décidé de faire résonner notre protestation, usant de moyens peu conventionnels avec nos matières fécales, pour dénoncer ce racisme institutionnalisé.