Fragments de lecture : Compagnons d'histoires (2)
Deuxième livre que je dévoile dans cette chronique quotidienne du mois de décembre avec "Trois hommes dans un bateau" de Jerome K. Jerome.
Je poursuis ma chronique Fragments de lecture avec une plongée dans un livre qui m’accompagne depuis toujours : Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome.
Durant mon enfance, puis mon adolescence, je ne saurais dire combien de fois j’ai lu et relu cet ouvrage. Toujours le même exemplaire, celui de la Bibliothèque Rouge et Or, que j’ai précieusement conservé à travers les années, les déménagements et même mon exil algérien (voir photo ci-dessus).
Il trône encore aujourd’hui sur les étagères de ma bibliothèque, témoin de mes souvenirs et de mes premières aventures littéraires.
Si ma mémoire est juste, c’est mon père qui m’en a fait la lecture pour la première fois. Je devais avoir sept ou huit ans, et à cet âge-là, bien sûr, je n’en saisis pas toutes les subtilités. Mais le rire, lui, était déjà là, éclatant et communicatif, surtout devant les péripéties rocambolesques des préparatifs de voyage ou les plaintes hypocondriaques de l’auteur-narrateur.
Peu à peu, ce livre est devenu “mon” livre. J’ai grandi avec lui, et à chaque relecture, il m’a offert un nouveau degré de compréhension et une joie toujours intacte.
Que dire de l’histoire ?
Trois jeunes gens décident de s’évader de leur quotidien en remontant la Tamise à bord d’un canot, accompagnés de Montmorency, un chien qui est à lui seul un véritable personnage. L’idée semble banale, mais tout dans le style de Jerome K. Jerome sublime cette simplicité. Chaque anecdote – les querelles sous la tente, les ratés logistiques, ou encore les digressions improbables comme celle sur l’omniprésence du fromage – devient un régal.
Et puis, il y a Oncle Podger, figure burlesque par excellence, dont les mésaventures m’ont fait rire aux éclats plus de fois que je ne saurais compter.
Il y a dans ce livre un humour anglo-saxon irrésistible, fait d’autodérision et d’absurdités cocasses, qui traverse les générations. Il n’a jamais quitté ma bibliothèque. Je n’ai jamais voulu lui substituer une autre traduction, même meilleure peut-être. Ce texte est, pour moi, un partage intergénérationnel : combien de fois ai-je échangé avec d’autres lecteurs des passages cultes ou des répliques mémorables ?
Publié en 1889, Trois hommes dans un bateau a rencontré un immense succès dès sa sortie, et pour cause : derrière son apparente légèreté, il capture une vérité universelle sur nos petites faiblesses humaines, nos futilités et notre manière de trouver le comique dans les situations les plus ordinaires.
Les critiques littéraires de l’époque lui reprochaient son côté trop “populaire”, mais peut-être est-ce justement là sa force. Les rires qu’il déclenche sont aussi sincères que le plaisir qu’il procure.
À sa manière, ce livre est un petit bijou, une bulle d’air intemporelle. C’est une œuvre qui traverse le temps !
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