Fonction publique et politique : la ligne rouge franchie à Toulouse ?
À moins d’un an des municipales, une enquête de "Mediacités Toulouse" révèle des soupçons de détournement de fonds publics lors de la campagne 2020.
(Photo illustration : Benh Lieu Song / Wikipedia / CC BY-SA 3.0)
Le site d’investigation Mediacités Toulouse affirme détenir près de 200 documents suggérant que des collaborateurs de Jean-Luc Moudenc, maire sortant (LR) et candidat à sa propre succession, auraient mobilisé du temps de travail payé par la collectivité pour organiser sa campagne électorale en 2020.
Selon l’enquête, des réunions préparatoires auraient eu lieu dans les locaux de la mairie ou de Toulouse Métropole, avec des agents municipaux impliqués dans des tâches partisanes.
"Un système bien rodé avec des effectifs quasi mobilisés à temps plein sur la campagne", révèle une source anonyme. Un expert en droit pénal évoque un possible détournement de fonds publics.
Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire et ancien porte-parole de la campagne, dénonce un "acharnement" et une publication "motivée par les élections". Il reconnaît une participation "à titre personnel" des membres de cabinet, mais rejette toute illégalité.
Entre soupçons de détournement et déni de la majorité, l’affaire risque de laisser des traces. À quelques mois des élections, Jean-Luc Moudenc voit son bilan éclipsé par une polémique qui rappelle que, en politique aussi, la fin ne justifie pas toujours les moyens…