Enfin, le mot "FIN"
"Sirocco et Pastèque", mon récit de souvenirs d'enfance pendant la Guerre d'Algérie, s'est achevé lors d'une nuit andalouse...
Il y a des mots qui résonnent d'une signification particulière, et parmi eux, le mot "FIN". Rassurez-vous, il ne s'agit pas de la fin de mon escapade imaginaire à Ibiza (coucou Frank), mais de celle qui clôt un récit avec lequel j'ai partagé plusieurs mois de ma vie, souvent par intermittence. Et puis, cette nuit du tout début de juin, ce mot s'est enfin inscrit sur la 244e page de ce récit douloureux de souvenirs d'enfance.
Huit années passées dans une guerre sans nom, qui n'était autre que la Guerre d'Algérie. Une guerre visant à mettre fin à plus d'un siècle de colonialisme, marquée par la douleur, la haine, la tragédie, l'incompréhension, et l'insoutenable falsification de l'Histoire. Ce mot "FIN", je l'ai écrit en lettres capitales dans la nuit, à 3h07 du matin, en Andalousie, dans une alcôve aux murs blancs, surplombant la Méditerranée. Cette mer qui a bercé mon enfance, bien que je sois né dans les hauts plateaux, à la lisière du Sahara. Elle reste pour moi une bouée de survie, un lien indéfectible avec mon pays natal.
Malgré la peur et l'obscurité, mon enfance a aussi été marquée par l'insouciance et le bonheur, des états d'âme que je regrette parfois. Ce pays où mon exil est né à jamais, que j'ai eu le bonheur de fouler de nouveau il y a cinq ans, reste pour moi une terre à la fois familière et étrangère.
Voilà, mon récit est écrit. Bientôt, il sera sur les rotatives d'un imprimeur et peut-être entre vos mains en novembre prochain. C'est la "FIN" d'une belle aventure littéraire, à la fois douloureuse et heureuse. Les souvenirs ont refait surface, radieux et irréels. Désormais, ils continueront à flotter au-dessus de moi, mais l'objectif que je m'étais fixé - raconter mon enfance durant ces huit années de guerre - est désormais atteint.
(Photo © Paul Tian)