"Djebel" de Gilles Vincent : plongée noire dans les cicatrices de la guerre d'Algérie
Gilles Vincent plonge les lecteurs dans l'ombre persistante de la guerre d'Algérie avec son polar, "Djebel". L'auteur expose les horreurs de ce conflit à travers le destin tragique d'Antoine Berthier, un soldat marqué par une guerre sale et honteuse.
L'intrigue débute en 1960, alors qu'Antoine, sur le point de rentrer chez lui, met fin à ses jours sur le navire de retour. Pour protéger sa famille et ses amis, son décès est présenté comme un acte héroïque au combat par le capitaine Murat. Une façade qui tient pendant 41 ans, jusqu'à ce qu'un ancien compagnon d'armes révèle la vérité à sa sœur jumelle, Viviane.
Le récit prend un tournant lorsque Viviane, avide de réponses, engage Sébastien Touraine, ex-flic devenu détective privé. Alors que l'enquête progresse, des cadavres tombent du côté de Marseille, tous anciens camarades d'Antoine, décédant dans des circonstances mystérieuses. Une quête de vengeance se profile, révélant des secrets enfouis depuis des décennies.
Gilles Vincent construit magistralement un duo captivant entre Aïcha Sadia, commissaire de police d'origine kabyle, et Sébastien Touraine. Ensemble, ils dévoilent un polar noir qui entremêle fiction et réalité historique.
"Djebel" met en lumière la capacité de l'homme à devenir la pire des ordures lorsqu'il pense échapper à la justice.
Une plongée captivante au cœur de cette saga de personnages ambigus, "Djebel" nous entraîne dans une réflexion sombre sur les réalités troubles de la guerre d'Algérie, de cette époque, pas si lointaine, où les vérités demeuraient indicibles…
C'est ça la guerre, Aïcha. Une escalade de haine et de violence. Une saloperie sans fin.
"Djebel” de Gilles Vincent. Editions Cairn “Du Noir au Sud”. 12€