Coupes budgétaires 2025 : la colère de Christophe Ramond, président du Tarn
L'exécutif demande aux collectivités territoriales de réaliser 5 milliards d’euros d’économies.
Le gouvernement, en quête de redressement des finances publiques, a annoncé que les régions, départements et communes devront, en 2025, contribuer à l’effort budgétaire national à hauteur de cinq milliards d’euros. Cette décision provoque une levée de boucliers parmi les élus locaux, dont beaucoup jugent cette mesure injuste et déséquilibrée.
André Laignel, vice-président de l'Association des maires de France (AMF) et président de la Commission des finances locales, a vivement réagi en dénonçant une “parole bafouée”, soulignant que les collectivités locales “n’acceptent aucune des mesures” proposées.
De son côté, David Lisnard, maire de Cannes et président de l'AMF, a critiqué une “situation infernale”, accusant l'État de transférer ses propres difficultés financières sur les collectivités.
Pour rappel, cette fronde des élus locaux intervient après la publication d’un rapport de Bercy accusant les collectivités d’avoir aggravé le déficit public à hauteur de 16 milliards d’euros, suivi de recommandations de la Cour des comptes appelant à la suppression de 100 000 postes dans les administrations locales.
Le président socialiste du département du Tarn, Christophe Ramond, a poussé un “coup de gueule” sur les réseaux sociaux suite aux annonces du Gouvernement.
Le voici :
“𝐋𝐞 𝐃𝐞́𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐮 𝐓𝐚𝐫𝐧 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐥𝐥𝐞𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐢𝐭𝐨𝐫𝐢𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐧’𝐨𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐚̀ 𝐩𝐚𝐲𝐞𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧 𝐄́𝐭𝐚𝐭 𝐢𝐫𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐬𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐧’𝐚 𝐩𝐚𝐬 𝐬𝐮 𝐠𝐞́𝐫𝐞𝐫 𝐬𝐨𝐧 𝐛𝐮𝐝𝐠𝐞𝐭 !
Alors que le projet de loi de finances est soumis ce jeudi au Conseil des ministres et n’est pas encore déposé au Parlement, le Gouvernement annonce une baisse des recettes affectées aux collectivités territoriales de 5 milliards d’euros.
Une nouvelle fois les Départements sont mis à contribution pour combler le déficit de l’État.
Après avoir mis fin aux ressources liées aux impôts locaux librement décidées par les Conseils départementaux, le Gouvernement décide de manière unilatérale et arbitraire de plafonner l’évolution de la principale recette des Départements (une fraction de TVA) et de baisser certaines dotations attribuées pour permettre d’exercer les compétences attribuées par la loi et alors même que le Gouvernement constate une forte détérioration de la situation des Départements (avec une baisse moyenne de 32 % de l’épargne brute) liée notamment à la baisse des DMTO mais surtout aux charges nouvelles imposées par l’État.
Les Départements pourront-ils continuer à assumer les compétences en matière sociale et répondre aux besoins exprimés par les Tarnaises et Tarnais : verser les aides attribuées au titre de l’APA ou de la PCH, assurer le financement des EHPAD et des établissements accueillants les personnes handicapées, soutenir les investissements communaux… ?
S’agissant du Tarn, c’est une pénalité de l’ordre de 10 millions d’euros qui serait infligée au Département à l’aube de la préparation du budget 2025 !
Après avoir alourdi, sous les Gouvernements Borne et Attal, les charges des Départements sans aucune compensation ces dernières années, le Gouvernement Barnier, sans aucune concertation préalable, les met désormais dans l’impossibilité d’exercer leurs missions obligatoires. Cette équation qui traduit l’affolement général face à la dette de la France ne pourra toutefois résister à la réalité budgétaire des Départements.
S’il est normal de contribuer à l’effort de redressement national, il est tout aussi normal de veiller à ce que les Départements puissent assumer les compétences qui leur sont dévolues par la loi.
Les Départements ne peuvent être les responsables d’un État inefficace et trop dépensier !
L’antidote aux problèmes actuels, tels que la montée des extrêmes, un état impotent et les difficultés financières, est d’amplifier la décentralisation.
Le Gouvernement va dans le mur en s’y prenant de la sorte !
Pour réformer l’administration française, l’État doit se concentrer sur ses missions régaliennes (éducation, santé, sécurité, justice), et accorder une autonomie plus importante aux échelons locaux, les mieux à même de répondre aux attentes de nos concitoyens.
Le cœur de l’action politique doit se concentrer sur la vie du quotidien de nos concitoyens, pas sur le dogmatisme budgétaire !”
(Christophe Ramond, président du CD 81 / Photo Facebook