Cinq ans après le Hirak, Amnesty International dénonce la répression en Algérie
Jeudi dernier, Amnesty International a vivement critiqué les autorités algériennes pour leur persistance dans la “répression des droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique”, spécifiquement en visant les voix critiques issues de la dissidence.
Cinq ans après les manifestations monstres pro-démocratie du Hirak, l'organisation de défense des droits de l'homme met en lumière les violations continues des droits fondamentaux en Algérie.
L'ONG appelle également à la restauration du droit de tenir des manifestations pacifiques, et souligne l'importance de protéger la liberté d'expression et le droit de réunion dans une société démocratique.
Amnesty International exhorte les autorités algériennes à mettre fin au “harcèlement constant des opposants et des voix critiques” et à entreprendre des réformes significatives. Ces réformes incluraient la révision de plusieurs lois, notamment celles liées aux fausses informations, à la réception de fonds étrangers, et au terrorisme.
L'ONG souligne que ces lois comportent des “dispositions vagues et trop larges” qui ont été exploitées pour réprimer les droits humains.
La déclaration d'Amnesty International survient dans un contexte où les préoccupations persistantes concernant les droits de l'homme en Algérie sont de plus en plus évidentes. Les manifestations pro-démocratie du Hirak, qui ont émergé en 2019, ont été marquées par des revendications pour un changement politique et la fin de la corruption.
Cependant, selon Amnesty International, au lieu de répondre aux aspirations démocratiques de la population, les autorités algériennes optent pour une approche purement répressive.
Les voix dissidentes ont été systématiquement ciblées, et des lois controversées ont été utilisées pour restreindre la liberté d'expression.
Amnesty International appelle la communauté internationale à intensifier ses efforts pour sensibiliser à la situation en Algérie et à faire pression sur le gouvernement pour qu'il respecte les droits fondamentaux de ses citoyens.
(Photo de Amine M'siouri / Pexels.com)
Les autorités algériennes doivent libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits aux libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association. Elles doivent veiller à ce que les défenseur·e·s des droits humains, les journalistes, les militant·e·s, les syndicalistes et d’autres puissent exercer leurs droits et exprimer librement leurs opinions critiques sans craindre des représailles. (Heba Morayef, directrice régionale d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord)