Chute de la Reine du déchet : quand l'écologie rime avec escroquerie
Fariba Vancor, icône suédoise de l'écologie, vient d'être condamnée pour le "plus vaste scandale environnemental" du pays.
(Photo illustration : capture écran Facebook @NMT THINK PINK)
En Suède, pays souvent encensé pour son modèle écologique et son progressisme, une histoire sordide vient de rappeler que même les contes les plus verts peuvent cacher des vers dans le fruit.
Fariba Vancor, alias Bella Nilsson, alias la "Reine du déchet", a vu son empire rose flashy s’effondrer comme un château de cartes sous le poids de ses propres immondices. Littéralement.
Cette ancienne strip-teaseuse, reconvertie en gérante de sex-club, s’était prise soudain de passion pour les ordures.
En 2012, elle fonde NMT Think Pink, une entreprise de traitement des déchets qui promet de révolutionner l’écologie avec ses sacs-poubelle rose bonbon. Les Suédois, toujours prompts à adopter les dernières tendances écolos, tombent sous le charme.
Qui aurait pu résister à une reine autoproclamée, drapée dans ses atours roses, brandissant l’étendard du recyclage chic ?
Mais derrière le vernis rose, c’est une tout autre réalité qui se cache. En décembre 2019, des fumées nauséabondes envahissent Stockholm, gâchant les fêtes de Noël. Aux portes de la capitale, une montagne de déchets abandonnés s’embrase, révélant au grand jour les pratiques plus que douteuses de Think Pink.
Les enquêteurs découvrent alors l’enfouissement illégal et le stockage à ciel ouvert de plus de 200 000 tonnes de déchets sur vingt-et-une propriétés à travers le pays. Des déchets que l’entreprise était censée traiter ou recycler, tout en empochant des aides publiques.
Parmi ces immondices, on trouve de tout : de l’électronique, des pneus, des gravats de chantiers gavés de substances toxiques.
L’Agence suédoise de l’environnement sonne l’alarme, pointant des "niveaux nocifs" d’arsenic, de dioxines, de mercure, de plomb et de produits pétroliers dans les sols et cours d’eau avoisinants.
La Reine du déchet s’avère être une véritable Fée carabosse pour l’environnement.
Mardi, le tribunal de Södertörn a rendu son verdict : Fariba Vancor, 55 ans, est condamnée à six ans de prison pour "crime environnemental aggravé". Son ex-mari et associé, Thomas Nilsson, écope de trois ans et demi. Huit de leurs employés purgeront deux à quatre ans de détention pour ce que le procureur Anders Gustafsson qualifie de "plus vaste scandale environnemental" du pays.
la honte !