Boualem Sansal : cinq ans de prison pour une idée
L'affaire Boualem Sansal dépasse le sort d’un écrivain. C’est la littérature comme espace de liberté qui est attaquée. La France, pays de Voltaire et Camus, reste bien silencieuse.
Il est des silences qui, par leur pesanteur, en disent plus long que les mots. Celui observé par les autorités françaises dans l’affaire Boualem Sansal est de ceux-là. Alors que l’écrivain franco-algérien, figure éminente des lettres contemporaines, vient d’être condamné à cinq ans de prison ferme par la cour d’appel d’Alger pour avoir exprimé une opinion — certes polémique, mais prononcée hors du territoire algérien — c’est une France officielle muette, fuyante, qui nous est donnée à voir.
Liberté bâillonnée, diplomatie engluée
Boualem Sansal paie le prix fort pour son franc-parler et son indépendance intellectuelle, des valeurs qu'aucune loi ne devrait réprimer. Ses propos, tenus en France lors d'une interview, ont été qualifiés d'acte de sédition par la justice algérienne. Pendant ce temps, à Paris, le silence est assourdissant. L’Élysée reste timide, le gouvernement se cache derrière des calculs diplomatiques.
Où sont les grands principes universalistes tant vantés ? Où est la défense acharnée de la liberté d’expression, ce pilier de notre République ? En vérité, la France, en se montrant trop "attentive", trop prudente, trop obsédée par le maintien d’un équilibre bilatéral déjà bien fragile, a choisi l’attentisme diplomatique au détriment du courage politique. Pourtant, il est compréhensible que la France veuille préserver ses relations diplomatiques avec l'Algérie, un partenaire stratégique en Afrique du Nord. Mais à quel prix ?
La République des lettres est-elle orpheline ?
Ce qui s’est joué à Alger dépasse le seul sort d’un écrivain. C’est l'idée même de la littérature comme espace de liberté, de pensée critique, de subversion salutaire, qui est renvoyée au cachot. Et face à cela, la France, pays de Voltaire et de Camus, n’oppose que le murmure embarrassé de quelques députés isolés — tandis que l’exécutif, lui, s’enfonce dans un mutisme calculé.
Boualem Sansal, malade, âgé, s’est défendu seul, privé de ses avocats français, empêchés d’exercer pour cause de visas refusés. L'image est forte, presque insoutenable. L’écrivain seul face à ses juges, face à un régime irrité, face à une France absente. La littérature, elle aussi, comparaissait.
Un théâtre d’ombres dans lequel brille une voix libre
Dans ses derniers mots, Boualem Sansal a invoqué la liberté de penser, le droit de douter, le devoir de critiquer. Et paradoxalement, c’est peut-être dans cette condamnation infamante qu’il signe son œuvre la plus puissante : celle d’un homme libre, refusant le renoncement.
L’Histoire jugera. Et il se pourrait bien qu'elle soit moins clémente avec ceux qui, dans l’affaire Sansal, auront préféré ménager les susceptibilités diplomatiques plutôt que défendre un principe fondamental. Car si la France ne se lève pas pour l’un des siens, que reste-t-il de son engagement pour la liberté ?
Appel à l'Action
Il est temps pour la France de montrer qu'elle est toujours le pays des Lumières. Les citoyens, les intellectuels, les artistes doivent se lever pour défendre Boualem Sansal. Des pétitions, des manifestations, des prises de parole publiques peuvent faire la différence. La France doit aussi utiliser ses canaux diplomatiques pour faire pression sur l'Algérie, tout en respectant les principes de souveraineté et de non-ingérence.
La liberté d'expression n'est pas négociable. Elle est le fondement de notre démocratie et de notre culture. Il est de notre devoir à tous de la défendre, pour Sansal, pour nous-mêmes, et pour les générations futures.
Mourrons pour des idées
D’accord mais de mort lente
D’accord mais de mort lente
Car à forcer l’allure
Il arrive qu'on meure
Pour des idées
N’ayant plus court le lendemain
Car comme toutes sont
Entre elles ressemblantes
Quand il les voit venir
Avec leurs gros drapeaux
Le sage en hésitant
Tourne autour du tombeau
Mourir pour des idées
D’accord mais de mort lent
Bis !
c'est dégueulasse , il faut dans ce cas , tous les algériens qui on commis des infractions les renfermer !