Après les exploits paralympiques, quid de l'accessibilité au quotidien ?
Les projecteurs se sont éteints, mais les besoins des personnes en situation de handicap demeurent. Hélas !
Les Jeux paralympiques viennent de s’achever, laissant des étoiles dans les yeux de millions de citoyens, grâce aux exploits remarquables des athlètes du monde entier. Les pays ont vibré d’un enthousiasme partagé, propulsant au-devant de la scène les personnes en situation de handicap.
Mais maintenant que les projecteurs sont éteints, posons cette question que j’estime fondamentale :
Que vont-t-ils changer, concrètement, pour améliorer la vie quotidienne de ces personnes ?
Cette question ne devrait pas n’apparaître qu’une fois tous les quatre ans. Car derrière l’effervescence des Jeux, la réalité de l’accessibilité et de l’inclusion reste bien moins glorieuse.
Prenons le cas du métro parisien, un exemple criant du retard pris en matière d’accessibilité. Alors que la France s’est mobilisée pour rendre ses infrastructures accueillantes pour les athlètes venus du monde entier, la majorité des stations de métro parisiennes ne sont toujours pas accessibles aux personnes en fauteuil roulant.
Selon une étude récente, seulement 10 % des stations de métro parisiennes sont entièrement accessibles.
L’accessibilité des transports, pourtant un enjeu crucial pour la vie quotidienne des personnes en situation de handicap, reste reléguée au second plan. Installer des ascenseurs dans les stations de métro, ce n'est peut-être pas aussi spectaculaire que de conserver les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel, mais ce serait un geste bien plus concret pour garantir l’inclusion.
Et le métro n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Combien de bâtiments publics ou privés sont encore aujourd'hui inaccessibles ?
Combien d'aménagements essentiels manquent encore, empêchant les personnes handicapées de participer pleinement à la société ?
Ces questions semblent toujours trouver un écho uniquement pendant les périodes paralympiques, avant de retomber dans l’oubli une fois les compétitions terminées.
L’exclusion est encore plus flagrante dans le domaine de l’éducation, où l’on promet, année après année, une “école inclusive”.
Mais pour de nombreux élèves en situation de handicap, cette inclusion n’est qu’un mirage.
Le manque de professionnels spécialisés, notamment d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), est un problème chronique. Ces professionnels, pourtant indispensables pour permettre à ces élèves de suivre leur scolarité dans de bonnes conditions, sont en nombre insuffisant et souffrent d’une grande précarité.
Faute de moyens et d’accompagnement, de nombreux enfants sont laissés sur le bord du chemin, ou pire, contraints de rester chez eux.
Chaque rentrée scolaire, les témoignages se multiplient : des élèves sans accompagnement, des familles désemparées, des enseignants en difficulté. Alors que l’école devrait être un lieu d’épanouissement, elle se transforme pour ces élèves en un parcours du combattant. Le droit à l’éducation est pourtant fondamental, mais il reste inaccessible à de nombreux enfants en situation de handicap.
Malgré les annonces récurrentes de renforcement des dispositifs, les besoins sur le terrain sont bien loin d’être satisfaits.
Cette situation est d’autant plus révoltante que les Paralympiques, en mettant sous les feux de la rampe des athlètes extraordinaires, devraient rappeler l'importance de l'inclusion à tous les niveaux de la société.
Pourtant, dès que les jeux sont terminés, c’est comme si la question de l’accessibilité et de l’accompagnement retournait dans l’ombre, en attendant la prochaine édition.
L’inclusion ne doit pas être une question d’opportunité médiatique et s'arrêter aux événements internationaux ou aux grandes compétitions sportives.
L’accessibilité, que ce soit dans les transports, les bâtiments publics, ou encore les écoles, est une nécessité quotidienne pour des millions de personnes. Il est temps de passer des mots aux actes, et de cesser de traiter ces questions comme des parenthèses qui se referment une fois l'enthousiasme des Jeux paralympiques retombé.
Si l’esprit olympique est celui de la détermination et du dépassement de soi, il est grand temps que cet esprit inspire aussi nos politiques publiques.
Les défis auxquels sont confrontées les personnes en situation de handicap ne devraient pas être soulevés uniquement tous les quatre ans. Ils font partie de leur quotidien, et c’est là que se trouve le véritable enjeu de l’inclusion.
L’égalité d’accès ne devrait jamais être un luxe ou une faveur exceptionnelle ; elle devrait être un droit respecté, à tout instant.
Il serait temps de faire en sorte que l'esprit paralympique ne soit pas seulement un moment de célébration, mais une source d'inspiration pour une société plus juste et plus inclusive.
On attend les exploits de nos politiques.. pour l’application des lois votées.. oui il à urgence